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LES BONNES FEUILLES 1 PAROLES
DE MANAGERS
Ou comment les managers développent
une communication euphémisée auprès de leurs
équipes, masquant en partie les rapports de force dans l’entreprise…
Alain Pith, Directeur commercial d’une PME d’instrumentation
scientifique, médiateur entre les salariés et les actionnaires,
se définit comme un manager-coach pour ses salariés
bien loin de son rôle dans la réalité : il
s’agit de faire passer un certain nombre de décisions
qui sont des décisions financières et à les mettre
en place, à les faire mettre en place dans l’entreprise,
sous forme d’actions précises, donc des décisions
financières de les transposer en activités, structure,
moyens mis en œuvre.
Adolphe Guit, responsable de la communication et des ressources humaines
pour une usine du groupe Chimie (650 salariés), et des relations
sociales pour toutes les usines du groupe 1200 salariés) prône
la transparence des informations, mais déplore lui-même
être mal informé : Non, objectivement, non,
je ne suis pas bien informé. Après, c’est l’intelligence
du business qui me fait comprendre les choses ou pas. Est-ce que ça
me gêne ? Moi, ça ne me gêne pas, mais ça
gêne peut-être les gens qui sont avec moi. J’en
suis conscient. Parce que
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L'ère
du coaching
Critique d'une violence euphémisée
Prix public : 10,00 €
effectivement, quand je vois le retour que les gens
peuvent avoir vis-à-vis de ce que je leur dis, je comprends
que ce n’est pas satisfaisant. J’en suis complètement
conscient. Mais bon, je dirais, c’est l’inconvénient
de la taille qui fait ça.
On est 25 000 dans le monde, on doit être 9 000 en
France. Lorsque le groupe exprime quelque chose, il ne va pas contacter
ces 25 000 personnes ou les 3 000 managers pour leur expliquer.
Après comprend qui peut ! Parce que, eux, je dirais, entre
guillemets, moins on est proche de la direction, moins on a l’information.
Or, on est tous conscient que c’est quand-même la direction
générale qui prend les décisions qui vont avoir
un impact fort sur les activités professionnelles, mais aussi
sur votre vie personnelle, à un moment. Et donc, on veut savoir,
quoi ! Ce qui fait peur, c’est l’inconnu. Donc, on
essaye, entre guillemets de se rapprocher du bon Dieu, et le responsable,
le directeur d’usine ou le directeur des RH du site, il est
sensé avoir plus d’informations que les autres. Donc
lorsqu’on organise une réunion, comme on a fait hier,
avec l’ensemble des salariés, quand on parle, les gens
essayent de comprendre ce qu’on veut dire.
Yves Kell, directeur d’un établissement de vente de véhicules,
pièces de rechange et de réparation (groupe Automobile),
adepte de la communication participative, convoque des assemblées
générales des mécaniciens et carrossiers pour
les |
Acheter chez :
impliquer dans une transformation de l’organisation du travail…
En fait : pour imposer un retour en arrière dans la gestion
du temps de travail, susceptible d’accroître la productivité :
J’ai réuni tous les mécaniciens, tous les carrossiers,
chacun de leur côté, en assemblée générale,
Pour qu’on parle. Pour qu’on parle des problèmes
et qu’on voit comment on peut travailler mieux ensemble. : Moi,
je souhaitais faire bouger les horaires de travail et notamment dire
à mes gars : « Ecoutez, vous avez la possibilité,
vous avez l’opportunité d’avoir un week-end de trois
jours, vendredi, samedi, dimanche
Je vais vous demander de renoncer à votre vendredi ».
: chaque chef d’unité a l’ardente obligation de faire
en sorte que lorsqu’un ouvrier travaille sept heures par jour,
il ait une productivité de 80 %. C’est-à-dire qu’il
travaille sept heures, il doit facturer, enfin… il ne facture
pas, mais ça revient à ça. Il doit facturer 80
% de sept heures. Donc, 80 % de sept heures, ça fait plus de
cinq heures et demi par jour. Et, chaque chef d’unité est
responsable de ces critères de rendement. Donc ça, ça
a été le deuxième point. Et il fallait faire adhérer
les gens.
fin LES BONNES FEUILLES 1 |
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