Présentation de l'auteure Ce livre explore le « sens dessus » et le « sens dessous » du coaching. Comment a été inventé ce dispositif ? Dans
une première partie, l’ouvrage définit
cette démarche d’accompagnement destiné à
accroître les potentiels de la personne dans un but de performance.
Il rappelle l’origine du coaching, ses multiples sources, philosophiques,
religieuses, sportives, politiques, la diversité des profils
de coaches, l’existence d’un véritable marché
du coaching. L’ère du coaching s’affirme dans le
monde de l’entreprise et dans l’ensemble de la société.
Dans l’entreprise, le « sens dessus »
réside dans la présentation par les coaches d’un
dispositif très professionnel. Le « sens dessous »
révèle une démarche proche d’un travail
psychologique visant à transformer les comportements des managers
qui ont pour rôle de conduire les changements organisationnels
dans le cadre d’une entreprise flexible, en concurrence dans
un marché mondialisé. |
L'ère
du coaching
Comment le coaching est-il légitimé dans
l’entreprise ? |
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N’assisterait-on pas à une violence et une domination inédites à travers l’extension du coaching ? Dans une troisième partie, on s’intéresse au dispositif lui-même qui s’est construit sur des paradoxes : dans les finalités énoncées, dans la structure du contrat, dans les méthodes utilisées, dans l’évaluation de la démarche. Le flou de la professionnalisation des consultants-coaches manifeste ces contradictions. Le coaching ne servirait-il pas à préparer les managers aux contradictions de leurs rôles ? Il serait alors le vecteur de nouvelles formes de domination, s’exerçant sur l’individu, à travers un travail psychologique visant à faire intérioriser des injonctions paradoxales et… sans contre-pouvoir institué. Les managers interrogés semblent opposer une faible résistance à ce type de démarche, incontournable dans la progression de carrière. L’engouement pour le coaching est lié à un phénomène de connaissance-reconnaissance de soi. L’empathie des managers à l’égard des coaches « humanistes » est présente. L’importance pour les managers de transformer leur « savoir être », leur « style de communication » est avérée. Si les responsables coachés développent peu de logiques d’action à l’encontre du coaching, ils expriment une souffrance au travail. Une forme de coaching de « remédiation » se développe actuellement dans l’entreprise pour atténuer cette souffrance. Se faire coacher comme « personne en difficulté », chômeur, comme homme ou femme recherchant l’âme sœur revient à accepter de se conformer à un modèle qui est celui de la responsabilité personnelle et de l’excellence : l’individu à travers le coaching porte ainsi la responsabilité de tout ce qui lui arrive. Le coaching travaille alors la présentation de soi essentielle dans l’atteinte d’une performance, qui n’est plus présentée comme dépendante des conditions économiques ou sociales. Le risque de l’ère du coaching est donc bien celui de la mise en cause des identités individuelles et collectives, dans un capitalisme qui exerce une emprise de plus en plus forte sur les personnes. Geneviève Guilhaume |
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